Un sanctuaire pour les ânes ?
Sont-ils des animaux saints ou ce terme signifie-t-il autre chose ?
Sanctuaire pour les ânes est en fait la traduction littérale de « donkey sanctuary » :
En anglais : refuge pour les ânes.
N’ayant jamais l’intention de s’occuper de plus que de quelques ânes, elle n’aurait jamais
imaginé l’engrenage dans lequel elle venait de mettre le doigt lorsqu’elle acquit son premier âne !
Elisabeth Svendsen est certainement l’une des plus grandes admiratrices de nos amis aux longues oreilles et l’une de leur plus grandes bienfaitrices.
Enfant déjà, elle obligeait son père à faire u !n détour de 20 km pour pouvoir s’arrêter devant un champ où paissaient des ânes. Elle escaladait le talus et criait « les ânes ! ». Ils venaient vers elle au petit galop. Adulte et vivant dans le Somerset, elle acquit son premier âne en 1969 et l’appela « Naugthy Face ».
A cette époque, on dénombrait 18000 ânes au Royaume-Uni. C’étaient les survivants de la foule des ânes qui avait remplacé les chevaux tirés des champs où ils travaillaient durant la Première Guerre Mondiale. S’ils avaient la chance qu’on leur accorde des soins, ils étaient traités comme des petits chevaux. Débutant son premier élevage d’ânes, elle se
rendit rapidement compte de la condition des ânes sur les marchés. Elle vît des ânes vieux et malades vendus à un organisateur de promenade sur la plage. Son amour et son respect pour eux la décida à arrêter son élevage et à se lancer dans leur sauvetage.
En 1972, elle s’occupait de 38 ânes. Elle décida avec quelques amis de fonder une organisation caritative : le « Donkey Sanctuary » (« Le Refuge de l’Âne »).
Son organisation prit de l’ampleur et le public manifestait de l’intérêt pour son travail. En 1974, elle reçut un legs de 204 ânes ! Leur propriétaire décédé était certain qu’elle s’occuperait correctement d’eux.
Au fur et à mesure du temps, ses pensionnaires devinrent de plus en plus nombreux et grâce aux dons reçus, elle put acquérir plusieurs fermes dans les Cornouailles et même implanter une clinique vétérinaire spécialisée pour les ânes.
Dans les années qui suivirent, elle aida financièrement d’autres refuges en Irlande et dans le monde. Ainsi naquit une extension de l’organisation dévouée aux soins et conseils vétérinaires dans le monde et plus particulièrement dans les pays en voie de développement. En 2007, on comptait 320 000 traitements : des soins aux coupures, des blessures des harnachements à l’administration de médicament, soins de maréchalerie et soins des infections parasitaires, etc.
En 1996, forte de ses informations glanées sur ses pensionnaires, elle publia la bible anglaise de l’âne : le « Professional handbook of the Donkey ». Première source d’information à l’époque pour les vétérinaires. Est encore une référence aujourd’hui.
En 1976, son amour des enfants l’incita à lancer de l’asinothérapie pour les enfants qui ont des besoins spéciaux ou des handicaps.
La Clinique vétérinaire spécialisée pour les ânes est une référence mondiale. La Fondation s’est également lancée dans la recherche vétérinaire afin de mieux connaître nos amis aux longues oreilles.
Aujourd’hui, le Donkey Sanctuary est une des plus importantes institutions caritatives pour les animaux au Royaume-Uni. Environ 200 000 visiteurs franchissent chaque année leur porte pour admirer leur travail et faire connaissance avec les ânes.
Depuis Naughty Face en 1968, le nombre de pensionnaire au Royaume-Uni et en Irlande est passé à 13 000 !
L’œuvre d’Elisabeth Svendsen et son travail fût rapidement récompensé : en 1982, elle reçut des mains de la Reine Elisabeth II l’honneur de faire partie des Membres de l’Ordre de l’Empire Britannique. En 1992, elle fût nommée docteur honoraire en médecine et chirurgie vétérinaire de l’université » de Glasgow.
Cette grande dame quitta ses amis aux longues oreilles en 2011. Elle laisse derrière elle une grande institution qui contribue quotidiennement au Bien-être des ânes du monde entier.
